Mille t'écus et autres contes bretons
Je ne me souviens plus précisément de l'année, ni vraiment du lieu. Comme tous les étés, au moins jusqu'à ce que papa achète son bateau, nous allions nous purifier les poumons à l'air breton. Dans le Finistère de préférence et si ma mémoire ne me trompe pas.
Je revois la ferme de Kermenhir, le port Rhu de Douarnenez et la Une de Ouest France avec nos deux têtes hilares, Fanch et moi. Il y a eu une excursion à Ouessant, où, constatant l'absence totale d'arbres, un misérable muret d'à peine 50cm de hauteur fut notre unique protection contre le soleil. Une traversée sur un vieux gréement, une clavicule cassée, Marie Fluflu qui tombe dans un fossé d'orties, la finale de la coupe du monde 98.
Et Locronan. Allez savoir si cette ville me plaisait parce que, derrière l'église, se situait une petite boutique où j'allais acheter des bagues et des bracelets, ou bien parce que je lui trouvais déjà du charme. Je crois bien que c'est là qu'on m'a acheté un livre sur les contes et légendes de Bretagne.
C'est drôle comme les choses de notre enfance nous marquent. Je ne me détache pas de ces histoires, et de temps à autre je vois des korrigans, une ville sous l'eau, une ville sur l'eau, des histoires de morts et l'Ankou.
Alors même si ce n'est pas drôle, à 7 ans, de rentrer de vacances et de dire qu'on les a passées sous la pluie, je suis bien contente d'être allée en Bretagne. Parce que sa bruyère est unique, tout comme ses pierres, la pluie salée, les plages grises. Et que des fois, même si personne n'est là pour le voir...eh ben il fait beau en Bretagne !
Cet après-midi, à l'Institut Français, j'ai croqué dans une belle madeleine, j'ai trouvé Les Contes et Légendes de Bretagne... Les Oreilles du roi Mar'ch, La ville d'Ys, Les Morgans, Les petites coudées et la danse des Korrigans.