Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Las Bodas de Cine
2 novembre 2007

Niagara

Premier ciné toute seule. Maintenant ça ressemble un peu à Paris...

Ray et Polly débarquent aux chutes du Niagara pour leur lune de miel tardive (ça fait déjà trois ans qu'ils sont mariés). A peine arrivés, on leur signale que leur cabine est toujours occupée par les clients précédents : George et Rose (Marylin Monroe) Loomis, un couple manifestement instable. Rose prétend que son mari va mal depuis plusieurs années tandis que lui se donne en spectacle à force de scènes de jalousie et de poussées de colère intempestives.
Alors que le jeune couple se rend aux chutes pour une visite au plus près de la cascade, Polly surprend Rose en train d'embrasser un autre homme en cachette. Alors forcément, lorsque George Loomis disparaît...

niagara2


Niagara n'est pas le film qu'on pourrait s'attendre à voir. C'est un film noir, certes. Marylin Monroe incarne avec le talent qui est le sien le rôle de la femme fatale : enfant et femme en même temps, innocente et vipère, toujours terriblement sensuelle. Il n'y a qu'à la voir sussurer les yeux mi-clos "Kiss me, kiss me. Take me, take me now" au son du tourne-disque. Il y a aussi l'enquête policière, les reconnaissances de corps à la morgue et les petits rebondissements scénaristiques.

Mais plus qu'une enquête ou qu'un simple "whodunnit", Niagara traite de la violence des sentiments humains et plus particulièrement amoureux : la passion, la jalousie, l'adultère, la pulsion de meurtre...
Dans la mise en scène à proprement parler, Hathaway semble s'attacher à nous montrer tous les mécanismes, comment les choses fonctionnent d'un point de vue rationnel : le carillon de l'église, les bateaux du Niagara, le tourne-disque... et parmi cette logique mécanique le couple qui déraille, qui ne marche plus.  Il trace une frontière floue entre l'être que l'amour a rendu fou et celui qui demeurre sain d'esprit; une fontière métaphorisée par les deux rives du Niagara, la rive américaine et la rive canadienne dont on ne sait précisément où se trouvent les limites sinon au milieu du fleuve.

De ce point de vue là, on peut considérer que Ray et Polly et Rose et George ne forment qu'un seul et même couple, le dernier n'étant que la projection de ce que pourrait donner le second quelques années plus tard.
Ainsi, malgré un happy end (relatif, mais nous sommes dans un film noir), Hathaway nous livre une vision quelque peu désabusée du couple qui pervertit la figure du couple modèle rich, beautiful, successful que le film semble donner à première vue.


Publicité
Publicité
Commentaires
G
J'avais adoré ce film car je vouais un culte à Marilyn Monroe mais je n'avais pas vu tout ça ! Tu m'épates!
Las Bodas de Cine
Publicité
Publicité