Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Las Bodas de Cine
14 décembre 2007

Sasom i en spegel

Par pur snobisme bien sûr, je vous la fais en suédois ! Mais pour les incultes qui ne parleraient pas cette douce langue, il s'agit de A travers le miroir de feu Ingmar. Comme nous allons parler d'un Bergman, j'en profite pour signaler que tout ce qui va suivre aura encore moins de pertinance que tout ce que j'ai déjà pu dire sur n'importe quel film, la plupart des thèmes bergmaniens me passant totalement au-dessus de la tête probablement sans même que je ne m'en rende compte. Pour ma défense, je dois préciser que se concentrer sur un film en suédois sous-titré en espagnol n'est pas une tâche aisée et qu'elle exige une attention sans failles. J'ai beaucoup remercié Bergman de ne pas être aussi bavard que Woody Allen !

a_travers_miroir_02Sur une petite île, David, écrivain à succès mais en perte de vitesse passe de courtes vacances avec son fils, Minus, sa fille Karin (Harriet Andersson) et Martin son mari. David n'a plus d'inspiration et Karin a été frappée par une maladie incurable qui, on l'apprend, va la rendre folle, peu à peu, la promettant à un déclin lent en douloureux. Effectivement Karin entend des voix, se réfugie dans une pièce au grenier persuadée que de derrière la tapisserie surgira Dieu et s'enferme dans l'impossibilité de communiquer aux autres son malaise. Et les autres, eux-mêmes rongés par leurs propres démons assistent à cette chute, perplexes et impuissants.

C'est dans l'épure de la mise en scène (très peu de mouvements de caméra), dans la lumière toujours crépusculaire, que se déroule de manière apaisée un drame pourtant profond, interiorisé jusqu'à l'explosion finale de Karin. Bergman filme la déterioration des relations humaines. Entre le père et la fille tout d'abord, où le père, en panne d'inspiration entreprend de décrire rigoureusement étape par étape la dégradation de sa fille, incapable de la comprendre ou d'éprouver de la compassion. Entre frère et soeur, Karin ne parvenant pas à écouter Minus et passant son temps à le taquiner. Entre mari et femme enfin, avec la perte du désir et le désespoir impuissant de Martin.

Malgré une scène finale qui frôle le happy end, l'ensemble du film reste ancré dans un pessimisme appuyé par un calme faussement paisible et profondément délétère où chaque personnage est enfermé en lui-même, prisonnier de ses sentiments, de ses doutes et de ses regrets.

De la franche rigolade en somme, ce qui m'amène à vous faire part d'un petit problème. Je rentre à Madrid le 29 décembre et j'ai quatre copines qui viennent faire le Nouvel An avec moi. Le 30 décembre passe Cris et Chuchotements pour l'avant-dernier jour de la rétrospective Bergman. J'aimerais beaucoup le voir, mais comment expliquer à 4 filles prêtes à faire la fête qu'on va aller voir un film déprimant en suédois sous-titré en espagnol avant de faire quoi que ce soit d'autre ? A part leur dire qu'on va passer deux heures au chaud pour seulement 2,4€, je vois pas. HELP !

Publicité
Publicité
Commentaires
Las Bodas de Cine
Publicité
Publicité