Y'a mes patrons qu'habitent chez moi

C.C Baxter (Jack Lemmon) est un petit employé d'une grande entreprise d'assurance, et tout ambitieux qu'il est, il convoite naturellement un poste plus élevée. Dans cet honorable objectif, Baxter alias Buddy Boy pour ses collègues, prête allègrement son appartement à ses supérieurs pour qu'ils puissent y fricoter loin de la "Mrs" en toute quiétude. Lorsque le big boss Sheldrake le convoque, l'heure de la promotion a sonné. Seulement Sheldrake est au courant de la combine et...demande à son tour les clés ! Dommage que ce soit pour y emmener la femme dont Baxter est amoureux...

"Pourquoi filmer en Scope ?" est probablement la première question que je me suis posée. Wilder nous donne la solution assez rapidement en nous gratifiant d'impressionnantes scènes d'entreprise où des centaines de bureaux sont alignés en parfaite géométrie. Bienvenue dans le monde exécutif moderne. De l'autre côté il y a l'espace clos et confiné de l'intimité : l'appartement ou la garçonnière comme l'indique le titre français. A l'inverse du 19ème étage du Corporate Building, l'étroitesse du deux-pièces est propice aux marivaudages et aux drames de toutes sortes.

Tout le film repose sur ce dualisme entre sphère intime et sphère professionnelle et Wilder s'attache à montrer que le mélange des deux ne peut que blesser. La réussite professionnelle, sociale ? Oui mais à quel prix ? Le tour de force du film réside dans sa capacité à basculer de la comédie au drame sans jamais tomber dans les excès ni de l'une ni de l'autre. Une comédie aigre-douce donc qui cache derrière l'hilarant Jack Lemmon une critique sévère du monde de l'entreprise, vorace et implacable. À voir absolument, film-wise !

Pour ceux qui apprécient le grand humour voici la tombe de Billy Wilder: ici.

Comments

[dad]

morale-wise, l'histoire est très immorale !