Les Bobos
Existe-t-il l'equivalent des bobos à Madrid ? Mon petit doigt me dit que c'est quelque chose de typiquement français. Une notion pour le moins abstraite. Et pour cause, personne ne se revendique de cette "race". A-t-on déjà vu quelqu'un se vanter d'être un bobo ? Non. Etre bobo c'est honteux, c'est méprisable, c'est le comble de l'hypocrisie et du snobisme. Le bobo vote pour les verts et dépense son salaire chez MK2 et à la FNAC, va boire son café au Flore et comble de comble, fait du vélo dans les rues de Paris. Avec un peu de chance, il fait partie d'une association humanitaire.
Je m'interroge. Manifestement, tout est là pour prouver que s'il existe des bobos, j'en suis la première, la chef. Je me renseigne. "Mais non, t'es pas bobo !" me dit-on. Ah bon ? Pourtant je lis même Les Inrocks. Je fais tout pour... et j'ai même pas droit au qualificatif dédaigneux?
J'en conclus que le concept du bobo est totalement flou. C'est une injure que chaque bobo jette à l'autre pour se déculpabiliser. Lors de nombreuses discussions à ce sujet, impossible d'arriver à une conclusion autre que : "Oh, de toute façon à Paris y'a que des bobos".
Je regrette d'ailleurs que le Vélib soit devenu l'emblême de cette boboïsation extrême. Bah oui. Parce que soyons francs, c'est quelque chose de fantastique de se balader à vélo dans Paris. Alors si ne pas être bobo, c'est polluer le périph avec son gros 4x4, mieux vaut être bobo que bobeauf.
Boboïsez-vous chers amis, paraît que c'est bon pour la planète !